CHANT I – LE CIEL
JULIE : Amant dis-moi quel avenir
Les galets roulent dans l’écume
Les pierres sont-elles moins précieuses
Que ton âme ensablée de signes
Tu as tes pieds pris au ressac
Et ce n’est pas moi qui te trouve
Ce matin ô mon noyé mort
ô mon échoué sur la plage
Un homme nu à l’exception
De ton unique chaussette rouge
Restée à ton pied droit quand l’autre
Reste crispée dans ton poing gauche
REQUEIM : Mes yeux ouverts sur le ciel ouvrent
Le ciel ouvert dans mon regard
Les oiseaux dessinent des chiffres
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Les oiseaux sont des mouettes dans
Le blanc de l’œil plus rien ne compte
Pour moi et je ne compte plus
Je ne suis pas un homme je
Ne suis que l’idée que tu te
Fais toi de l’homme en me voyant
Allongé sur la plage je
Suis sur la plage bras en croix
Etoile humaine en bord de mer
Qui vient se débattre à mes pieds
LA MOUETTE : Le monde ce matin me chante
Un homme dessine le cercle
D’un être qui fut vif pensant
Terrestre et charnel les huit membres
Répartis pour se prosterner
A plat ventre tête poitrine
Et mains et pieds et puis genoux
JULIE : Je n’aurais pas reconnu l’homme
Dont j’avais aimé le pelage
Tu as cherché à traverser
La Manche avec un matelas
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