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Le début de la nuit.

Peu à peu des lumières dans l’arbre.
Au loin, puis qui se rapproche, une complainte latine. Alejandro qui chante en espagnol et qui joue de la guitare.
Cérémonie.
Nora et Sam, de leurs épaules et de leurs bras, traînent avec eux un lit, le lit sur lequel repose Benito, mourant. On le traîne au pied de son arbre. C’est là qu’il vient mourir.
C’est sa dernière nuit qui commence.
Fleurs. Sanglots dans la complainte. Alejandro chante. On dépose là le lit, les pattes du lit entre les racines de l’arbre. On s’en rapproche.
Soupirs. Benito va crever.
Lumières dans l’arbre. Suspension du temps.
Gestes et regards graves. Touchers de mains.
Alejandro termine son chant.
Silence de nuit qui tombe.
Puis Benito va parler.

BENITO :
Point final. Adieu mes arbres. Adieu mon jardin.
Adieu le paysage. Il s’éteint mon visage.
À jamais chez moi ici.
(petit rire, rictus) Rien d’autre à dire.
Temps. Un peu long, le temps.
Benito regarde sévèrement Nora, sa fille.

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QUAND TU SERAS UN HOMME


NORA :
Quoi ? C’est maintenant ?
BENITO :
Non. Après-demain.
NORA :
Le poème maintenant ?
BENITO, hurlé :
Mais oui!
NORA :
Eh ben fallait le dire. Le poème je l’ai. Il me semble que je l’ai.
Elle tâte ses poches.
BENITO :
Maintenant le poème elle demande.
NORA :
Le temps du poème le temps du poème oui.
SAM :
Maman.
NORA :
Quelque part quelque part.
(elle le trouve enfin) Oui !
Soupir de Benito.
NORA :
Poème.
(lisant) Je m’arrête ici.
ALEJANDRO, en écho :
Me detengo aquí.
NORA, lisant :
Dans la nuit silencieuse.

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