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LE JOUR OÙ PESTE
A QUITTÉ L’ÎLE DE DIAMEZEK
ET LA VIE DE MILAN A CHANGÉ POUR DE BON
D’un côté de l’île. Début de nuit.
MILAN -
Elle a dit : c’est sûr que tu sais rien.
T’as grandi sur un bout de caillou.
Sur ton île de misère à mille bornes de tout.
Elle a dit -
VOIX DE PESTE -
Il faut te dépêcher Milan.
Sinon ton enfance tu vas la perdre - ta tête ce
sera plus qu’un pruneau.
Tu restes comme t’es là - t’es carrément fichu.
MILAN -
On peut la perdre juste comme ça - t’es sûre ?
VOIX DE PESTE -
Il faut obéir à tout ce que je dis !
Si ça ratait - je te jure - tu te mettrais à cracher
des clous - tes yeux se
changeraient en glu - tout mous - il te pousse-
rait des ventouses partout
pour te brancher des tubes.
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MILAN -
Oh ça fait trop peur - des tubes tu dis ?
VOIX DE PESTE -
On veut pas ça pour toi Milan alors chut !
Je t’apprends allez.
Première étape : va sur la plage là-bas - enfui
où personne te verra.
Attends le bon moment - presque la nuit c’est
mieux.
Faufile-toi en dessous de la plus brillante
étoile - c’est la première qui
s’allume normalement.
Et là -
MILAN -
Trouver une pierre plate avec dessus une
marque blanche.
Cracher sur la pierre une fois - non deux.
Frotter trois fois dans ce sens-là.
VOIX DE PESTE -
C’est très sérieux Milan - faut pas te tromper.
MILAN -
Pencher le nez par terre jusqu’à voir une
étoile de mer.
Lever très haut la pierre en l’air.
Dire les mots magiques - mais tout bas.
J’enveuxplusçasuffitc’estpaspourmoi.
Trois fois les dire.
Et là - bam.
Bam ?
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