LA RUELLE DES PLAISIRS
Musique
HENRI :
Quand en songeant ma folâtre j’acolle, Laissant mes
flancs sur les siens s’allonger
Et que, d’un branle habilement léger,
En sa moitié ma moitié je recolle !
Amour, adonc, si follement m’affole
Qu’un tel abus je ne voudrais changer,
Non au butin d’un rivage
étranger,
Non au sablon qui jaunie en Pactole.
Mon dieu, quel heur et
quel consentement,
M’a fait sentir ce faux recollement,
Changeant ma
vie en cent métamorphoses!
Combien de fois, doucement irrité,
Suis-je ores mort, ores ressuscité,
Entre cent lis et cent merveilles roses !
LA RUELLE DES PLAISIRS
Je te salue, ô vermeille fente,
Qui vivement entre ces flancs reluis
Je
te salue, ô bienheureux pertuis
Qui rend ma vie heureusement contente !
C’est toi qui fais que plus ne me tourmente L’archer volant qui causait
mes ennuis ; T’ayant tenu seulement quatre nuits
Je sens sa force en
moi déjà plus lente.
O petit trou, trou mignard, trou velu,
D’un poil
follet mollement crêpelu,
Qui à ton gré dompte les plus rebelles :
Tous
vers galants devaient, pour t’honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenants au poing leurs flambantes chandelles
MADELEINE :
Amour est une affection
Qui par les yeux dans le coeur entre
Et par
forme de fluxion,
S’écoule par le bas ventre